Il a fait finalement beau en ce samedi de mémoire sur le Pont St Michel. Il y a beaucoup plus de monde que je m'y attendais. La plupart de ceux qui sont là n'était pas né en 1961. C'est l'histoire cachée de Paris que voudrait, comme une clameur, ce rassemblement. J'ai entendu l'histoire incroyable de ce massacre venant d'amis, de parents, de voisins. Témoignage ému de la bouche du père d'une copine. Ils étaient venus manifester contre la décision du préfet de Police d'instaurer un couvre feux aux travailleurs algériens. Le 17 octobre plusieurs centaines de personnes se rassemblent ... Il y a pas mal de jeunes qui ne sont pas forcement politisés, venus car cette décision est injuste me racontera-t-il, "on travaillait la journée et on voulait sortir pour aller danser au moins le week end." Cette manifestation à l'appel du FNL (front de libération de l'Algérie) sera réprimée avec une violence incroyable. Certains vont être tués sur place par les forces de l'ordre à coups de matraques, d'autres seront jetés à la seine et vont périr noyés. Les derniers seront déportés dans des bus réquisitionnés vers des stades ou ils seront violemment séquestrés durant 4 jours. Ce qui fut son cas.
Cette histoire honteuse de Paris a été longtemps occultée; le nombre de mort (plus de 200) n'est pas pas réellement connu. Venir ce samedi c'est un peu à la mémoire de ces français d'Algérie qu'une police aux ordres d'un préfet aux méthodes fasciste* a purement et simplement assassinés.
Etre présent samedi dernier, c'est aussi dire simplement que l'histoire nous apprend à rester vigilant. Des préfets racistes ça peut encore exister ...
*Le responsable de cette triste journée est Maurice Papon préfet de Paris de l'époque. Il a été condamné en 1998 pour complicité de crime contre l'humanité pour ses pratiques sous le régime de Vichy. Mais Les préfets pourrit ne font pas tout : il y eut des gens, des exécutants qui fignolèrent leur besogne, ceux là aussi doivent bien avoir des visages couverts de honte...
Commentaires