Il y avait du noirs en forme de mots et certains voulaient sortir. Mais quand ils tombaient sur la page blanche ça faisait des histoires.
08 février 2010
Douter ? Revenir en arrière, recommencer : est ce un courage dans un monde qui moque les imperfections ? Inventer, transformer les matières en sentiments ? Reprendre le sens, redevenir le monde et dresser la lumière en contre jour. Pour regarder nos ombres bavarder et s'inviter à dîner...
(photo Alecska) Raphaëlle avec l'appareil d'Alecska durant l'expo...
Regards simples sans emprises sur le temps, instants figés sur les mouvements du tumulte. Immobilité. Parfois contenue, souvent emprise dans les sentiments multiples qu'enlacent les relations humaines.
Mais pour chaque difficultés, chaque questionnement, chaque impulsion, le bonheur des vivants comme l'éclat d'encre fait l'écriture.
05 février 2010
Il n'avait vraiment rien contre les "tourterelles pays". Ces volatiles paisibles vivent en général leur vie de leur coté sans trop se soucier des humains. Il est vrai que dés l'aube le bordel assourdissant des oiseaux le réveillait parfois, d'autant qu'avec les belles températures il dormait toutes portes et fenêtres ouvertes. En général, et c'est le seul trait commun avec les humains, ces plumivores vont par deux, poussant leur cri musical en écho. Là encore cela ne le dérangeait pas outre mesure. On ne fait 10 000 Km pour se plaindre de la faune locale. Celle là pourtant ne le lâchait pas. Lorsqu'il s'installait sur la varangue à son ordinateur pour écrire elle venait se poser à coté en le regardant de son oeil rond. Avez vous essayé de trouver l'inspiration face à un regard pareil ? A l'heure du déjeuner elle se mettait sous la table et restait à ses pieds. Il essayât bien de lui expliquer que George Sand avait des chats, ce bougre de Celine des chiens, que lui ne pourrait jamais justifier à la postérité qu'il écrivait en compagnie d'une tourterelle fut elle réunionnaise. La bête ne se gênait plus le matin d'entrer dans la pièce et de venir jusqu'au pied du lit. Cette histoire allait mal finir. Chacun devant dans le règne animal rester à sa place, cette tourterelle ne pouvait en aucun cas devenir un animal de compagnie. Il entrepris de mettre du hard rock à longueur de journée. Cette musique étant réputée pour ses vertus répulsives il espérait ainsi faire fuir, ou du moins éloigner le volatile. Le piaf restait là, le regardant de son oeil torve et penchant légèrement la tête sur la droite de manière si touchante. Au bout de quelques jours Il abandonnât l'idée de l'éloigner, il avait tenté de brandir un balais, d'allumer des bougies à la citronnelle, rien n'y faisait. Il lui fallait se résoudre à cette cruelle destinée : elle était amoureuse de lui. Il essayât bien de lui expliquer qu'il avait lui même un amour qui l'attendait au delà des mers et que cette histoire était non seulement impossible mais telle une oeuvre Sartrienne provoquerait immanquablement douleurs et larmes. "N'est ce pas le destin de toute histoire d'amour" semblait on lire dans son regard. Elle restât prés de lui sans attendre rien d'autre en retour que le droit de lui faire les yeux ronds.
Aujourd'hui qu'il est rentré à Paris et classe ses photos de voyage il tombe sur celle ci, un peu floue, du parquet de la varangue. Et comme il regarde cette photo, il lui vient une étrange impression. Comme un serrement à la gorge et un légers tremblement. Une grosse et ridicule larme coule sur sa joue.
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