Un jour, il y a bien longtemps, dans une ces périodes où les vies semblent vouloir prendre des directions précises ; à l'aube d'une cruelle séparation, une jeune femme m'a dit une phrase :"La raison peut nous avertir de ce qu'il faut éviter, le coeur seul nous dit ce qu'il faut faire." chloé lechevalier
Alors que j'étais en voyages bien des années plus tard, J'ai retrouvé cette même phrase inscrite sur un mur à l'île Maurice. Je n'y ai pas prêté attention sur l'instant ; c'était dans une ruelle de Mahébourg. Lorsque je réalisais en rentrant à mon hôtel ce que me rappelais ce graffiti, je pensais que mon imagination ou ma mémoire me jouait des tours...J'y retournais le lendemain profondément bouleversé. Je relisais cette phrase écrite au marqueur dans le coin inférieur d'un mur en terre... Je restais prostré devant ces mots dans un état de stupeur indicible. Fiévreux Je n'avais et n'ai toujours aucune idée de ce que je devais faire de ce hasard impossible ? Quel message le destin voulait-il me confier ? S'il est vrai et parfois courant qu'au cours de voyages lointains il arrive que l'on rencontre une personne de ses relations. Est-il possible que celà se produise d'une phrase ? Une formule précise entendue, peut-elle resurgir plusieurs fois dans une vie d'être humain ? Non seulement dans le temps mais également en distances ? Quel sens faudrait-il alors accorder à cette conjonction ?
Je me suis remémorer alors que j'avais toujours eu envie, sans en avoir le temp, de faire le portrait de son auteur, une jolie jeune fille qui devait être aujourd'hui une femme mure. Ou bien était-ce là le fabuleux sujet d'un roman dont je quémandait durant ce lointain voyage l'inspiration ? Memory road ? Dans ce cas, j'eus aimé qu'il s'appela ainsi (mais c'était impossible hélas ! Ce titre étant déja pris). Je restais ainsi hanté par cette affaire durant des années sans oser m'en confier.
Je viens d'apprendre hier que cette phrase que j'imaginais unique dans une situation déterminée et m'étant adressée par cette fameuse jeune femme n'est en fait qu'une citation connue d'un certain Joseph Joubert, né dans le Périgord en 1754. Et bien que cet humaniste ne publia jamais, il laissât derrières lui maintes lettres dont parait-il Chateaubriand fut dépositaire. Je suis totalement rassuré. Il était donc parfaitement possible que n'importe qui écrive cette citation sur le chemin. Je suis libéré d'un poids depuis quelques jours, ce qui me donne d'autant plus envie de raconter toute l'affaire d'une manière ou d'une autre...
* Note à propos du titre Memory Road : je ne sais pas si je l'ai lu quelque part mais j'aime l'idée d'une rue qui s'appellerait ainsi... A ma connaissance le seul bouquin qui porte ce nom est un livre non traduit en français de Robert Fisher. Il semble que Bob Fisher soit né en Écosse. Qu'il a quitté quand il avait 21 ans, peu après avoir terminé ses études, pour aller vivre au Japon. Depuis, on nous dit qu'il a visité la plupart des régions du monde. Comme son personnage amnésique qu'il ballade depuis 4 bouquins, il se réveille un matin en Malaisie pour trouver une panthère noire emprisonnée à quelques miles de son domicile. On dit que son lieux de résidence au Vietnam fut partiellement détruit par l'explosion de grenades à main Viet Cong. Ses nombreuses années de vie en Extrême-Orient lui ont permis d'étudier la culture, les coutumes et l'histoire de plusieurs pays asiatiques. Cela résonne dans son écriture. Lui et sa femme ont vécu dans six pays. Leurs trois enfants sont nés dans trois continents, Asie, Europe et Amérique du Sud. Ils résident actuellement aux États-Unis.
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