France's Génatio est une artiste qui a vécu durant l'année 2009 à la Réunion avant de retourner en Martinique où elle vit actuellement. Son travail pictural abstrait évoque un univers et un parcourt personnel fort. En parallèle de cette démarche plastique, cette jeune artiste se met en scène et intervient graphiquement sur des photos de son corps qu'elle présentait exclusivement sur internet pour un public restreint.
C'est cette approche en miroir que Laurent Nicolas a proposé d'aborder dans une oeuvre commune. Sur la vidéo on le voit réaliser un portrait réaliste relativement fidèle de la jeune femme. Ensuite il a demandé à son modèle de devenir acteur de son portrait et de terminer la toile. Ainsi la vidéo qui ne dure en définitive que quelques minutes présente la vie d'une oeuvre à quatre mains conduisant à la destruction et la reconstruction de sa propre image par le modèle. La toile qui en résulte, signée par les deux artistes devient bien sur le quiproquo exposé en parallèle de la vidéo...
" J'avais décidé de faire un série de portrait pour l'exposition Quiproquo, Pour celui de France's le fait que le modèle soit également artiste était indispensable. Nous avons d'abord travaillé à distance échangé des avis et des photos. Ce qui est amusant c'est que nous avons été voisins à la Réunion mais que l'oeuvre à finalement été faite en France entre deux avions pour l'un comme pour l'autre. Ce qui me plaisait dans ce projet c'est que France's Genasio se met elle même en scène dans son art : une attitude "en miroir". Dans ces conditions , cela relevait de la performance de demander au modèle de se détruire ... Mais dans ce cas ce qui nous intéressait c'était non de faire un portrait fidèle en commun, mais inventer une oeuvre collective que seule la vidéo garderait en mémoire. Nous avions en tête cette question de Picasso : " Faut-il peindre ce qu'il y a sur un visage, ce qu'il y a dans un visage, ou ce qui se cache derrière un visage ? " Au final la toile n'est qu'un élément physique du quiproquo... Savoir si elle est réussit ou non n'est pas le plus important. Il s'agit bien d'artistes qui dans un monde de profusion d'icônes, interrogent l'attitude que tous portent de manière obsessionnelle à leur représentation et leur image rendue publique comme élément d'appartenance a la Civilisation".
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