Mémoire d'un chemin glissant au dessus des nuages vers Takamaka. Cette fois, donc, il pleuvait encore et, à part la pluie, il n'y avait rien à voir. Au détour d'une route la montagne crache sa pluie en ruisseau, la douce chaleur laisse dans l'air l'odeur âcre et poivrée des jours gris sous les tropiques. Des lianes accrochées aux rochers tressent des nattes aux fougères arborescentes, elles disparaissent en noir dans le gris des nuages et les lames de crayon de la pluie qui raturent le tout.. Cela semble illusoire de continuer à monter. Le ciel est définitivement bouché " on ne verra rien " !
Mais cette île est incalculable et je sais qu'il faut aller jusqu'au bout car parfois de belles surprises peuvent encore surprendre le voyageur. Et là, alors que tout se joue désormais en noir et blanc : le ciel s'entrouvre un instant, laissant à peine soindre une lumière magique. Offrant alors un instant au replis de la falaise végétale en face, la sombre vision d'une montagne crachant des cascades. Et au premier plan comme par magie ce pic en silhouette que j'aurais aimer peindre à l'encre de chine.
Mais la nature m'a devancée, et voilà la peinture de Tohaku ,長谷川 等伯 l'inventeur du style japonais, peignant des paysages de sa région natale du Nato au 15ème siècle qui s'impose.
L'évocation donne des envies de pluie, ce qui est paradoxal. Bon séjour.
Rédigé par : Stéphan | 02 novembre 2011 à 21:04
merci stéphan !
Rédigé par : ln | 02 novembre 2011 à 23:54