Aprés cette longue période de vacances forcées, due à un accident de la circulation, il fallait revenir à la normale et se remettre à envisager les choses parfaitement inutiles comme normatives... Ainsi l'intranquilité s'impose définitivement comme une déraison érigée en norme. Bref je m'explique, il allait falloir se préparer à sortir de la clinique.
Ainsi je regarde par la fenêtre l'illogisme urbain. L'époustouflant théâtre des opérations auquel s'adonne la ville : des voitures, minutes aprés minutes s'accumulent sur le boulevard, d'autres s'empilent sur le périphérique. Le métro bondé vomis ses usagers, sans plus de raison, au même endroit. Et là déja, un bus cahotant entre les travaux du tramways, crache des passagers qui se bousculent. Bref, Il ne reste plus qu'a ce demander pourquoi monsieur X va travailler Porte des Lilas, proche de chez madame Y tous les jours depuis 20 ans. Laquelle va, quotidiennement ouvrir "l'épicerie Réunie" de la rue de la Tombe Issoire. Puis fera le chemin inverse, non sans avant, être passer chez sa vielle mère à la Porterne des peupliers. Il est ici injuste de penser que la maman de madame Y est justement voisine du monsieur X susnommé. Ne pas imaginer que madame Y désespère de trouver un jour un appartement dans ses prix non loin de chez sa mère, serait une erreur... Car, comme elle dit en servant la soupe de sa vielle : "elle ne se fait plus toute jeune."
Inutile de penser à ce pauvre homme, monsieur X qui depuis plus de 20 ans procède avec répétition au chemin de la Poterne des peupliers où il occupe un appartement confortable hérité de ses parents pour se rendre à la Porte des Lilas où il est employé à un poste de chef comptable chez un adminstrateur de bien. Inutile de se dire qu'il s'est déja interrogé sur un éventuel raprochement de son lieu de travail. Sans avoir eut, ni le temps, ni le courage de s'y consacrer.
Tout comme ces deux se croisent tous les jours sans jamais se rencontrer ; bien qu'ils aient en commun : le célibat, la passion des mots croisés, du numismatisme et de l'art pré-Collombien. Tout comme eux qui n'ont aucune chance de régler leur illogisme géographique ou leur mélange de chromosomes : les automobiles, vélos, bus, tramways et autres scooter circulant dans cette ville ne se rencontrent finalement jamais ou trés exceptionnellement. Et les rares fois où celà se produit ce n'est, il faut l'avouer, que lorsqu'ils se rentrent dedans.