Cette performance se passe de commentaire, cette artiste possède quelque chose qui est de l'ordre du dépassement. Cette performance en particulier, résume à elle seule bien des questions de nos temps, de nos époques de nos cultures mêlées. Miyoko Shida est titulaire d'une Maîtrise de lettres & de l'Agrégation au Japon, travaille aujourd'hui en France, avec Bartabas et fut l'assistante de Jun Kyoya pour l'Université des beaux-arts de Tama et l'Ecole de Théâtre Toho-Gendaï-gekï (1989-1996). Elle obtient, comble de dérision, The Silver Prize of The Fifth International Festival of Circus Art in Izhevsk, Udmurtia, Russia (2012). La question n'est donc plus de s'avoir s'il s'agit : de danse ! de cirque ou de concept...
Révélant ce qu'il y a de bouillonnant dans sa création, sa vision du monde et son engagement, sa silhouette nous renvoie-t-elle à nos exploits impossibles du quotidiens autant qu'a l'équilibre du monde qui nous entoure ?
Comme il est évidement que rien ne sera vraiment à sa place. Comme tout semble compliqué car nous nous évertuons à croire que tout est à sa place. Comme dans une poésie Elizabeth Bishop. Nous n'aurions ni l'amour, ni la joie, ni l'étonnement ni l'art si tout devait être définitivement bien rangé selon une logique méthodique. Ceci dit pour mon amie du bout du monde, on ne se quitte jamais à cause de toute "cette théorie bordel ambient." ... Par contre, j'ai encore perdu mes clefs de voiture.
Roland Barthes écrit : « des images, un débit, un lexique naissent du corps et du passé de l’écrivain et deviennent peu à peu les automatismes mêmes de son art. Il est la “chose” de l’écrivain, sa splendeur et sa prison, il est sa solitude […] il est la part privée du rituel, il s’élève à partir des profondeurs mythiques de l’écrivain, et s’éploie hors de sa responsabilité. Il est la voix décorative d’une chair inconnue et secrète […] partie d’un infra-langage qui s’élabore à la limite de la chair et du monde […]. Son secret est un souvenir enfermé dans le corps de l’écrivain »
Les choses importantes de la vie passent souvent inaperçues, prenez par exemple le feu de signalisation : que se passerait-il s'ils étaient en noir et blanc ? Ou pire si les "feux rouges" comme dans Akta.Manniskor (réal humain) avaient leur "libre arbitre" et envie de s'amuser. Un Samedi soir, tard dans la nuit, rentrant de la radio, j'en ai surpris toute une bande qui faisait la fête à un carrefour.
Le 15 de chaque mois, les blogueurs qui participent à La photo du mois publient une photo en fonction d'un même thème à midi pile : heure de Paris !
Après l'exposition joyeuse et les agréables dédicaces de livres et je me retrouvais de nouveau confronté au délicieux mélange de fatigue et d'euphorie. Je n'avais pas remarqué que la pluie assaisonnée de crise et de marasme économique avait définitivement exterminée toute trace de bonne humeur des rues de la ville. Il serait faux de dire que toute la population était contaminée. Non, comme moi, quelques survivants de la grande dépression souriaient. Ils en devenaient suspect et se retrouvaient victimes des regards en coin des vendeurs de baguettes et des foudres des épiciers et pharmaciens pourtant pourvoyeurs de l'apathie généralisée.
On venait d'élire psalliote et agaric aux plus hautes instances de nos civilisations. On ne tarderait à jeter l'opprobre et le déshonneur sur qui oserait montrer le moindre signe de joie, ou pire de bonheur. Je rassurais mes voisins en affirmant que ma souffrance étant physique j'avais une circonstance atténuante. On me tolérait, " ça irait pour cette fois". Ma longue convalescence et la pharmacopée suffisait tout juste à absoudre ce sourire idiot et provocateur que j'arborais en prenant l'ascenseur éternellement désossé. On parlait déjà dans la presse, et la polémique grandissait : d'installer des salles de rires dans les mairies ou les gens "comme nous", malades de joie de vivre, pourraient se retrouver pour assouvir leurs passions des jeux de mots et d'histoires drôles. D'autres proposaient à l'inverse de nous faire soigner dans des établissement spécialisés.
Craignant le pire, envisageant l'exode, je guettais un rayon de soleil qui suffirait à lui seul à redonner du gout à notre banalité, des couleurs à la douce platitude de nos vies.