"le web qui nous parait pourtant si pratique pour s’informer en temps réel, décoder un fait d’actualité et, le croyons-nous, vérifier nos sources, est en réalité une gigantesque machine à nous servir des bribes de news en mode fast-food, à remplacer les journalistes par des reporters du dimanche, à transformer les derniers journalistes en activité en twittos fébriles, a karchériser l’Information avec un grand I pour la remplacer par un magma d’émotions."
Cette déclaration du ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, faite à propos des réactions de certains de ses compatriotes face à la crise des migrants, ne passe pas inaperçue.
" N’importe quel crétin peut aujourd’hui balancer une rumeur sur la toile, des milliers de « followers » sont prêts à la croire et, pire, la transmettre à nouveau à leurs propres followers, comme cette histoire un peu grotesque de la mort de Donna Summer en 2016 (alors que la chanteuse nous a quittés en 2012).
"Les gens sont-ils vraiment en pleine possession de leurs moyens intellectuels lorsqu'ils réagissent comme ils le font ? Sont-ils correctement informés ou ont-ils déjà cédé à leurs peurs instinctives ? Et comment peuvent évoluer des sociétés qui n'accordent plus autant d'importance à l'impérieuse nécessité de nourrir un raisonnement éclairé ?"
Dans un dialogue célèbre, Platon met en scène l'inquiétude de Socrate devant le développement de l'écrit, en serait-il de même lorsque ce ministre évoque l’une des conséquences les plus perverses du développement planétaire des réseaux sociaux et les exprime à travers la vision de Nicholas Carr ?
Je vous laisse répondre et j'espère seulement que ce post vous aura durablement et complètement abrutis.
«The Shallows: What the Internet is Doing to Our Brains» (Les superficiels: Ce que l’internet fait à nos cerveaux) qui était un des finalistes pour le Prix Pulitzer, Nicholas Carr défend la thèse que la technologie conduit à un affaiblissement de nos capacités intellectuelles.
Sur le même sujet :
La pensée PowerPoint. Enquête sur ce logiciel qui rend stupide, de Franck Frommer, coll. Cahiers libres, éd. La Découverte 224 p.
Totalement d'accord avec tout ça. Plus ça va et plus j'ai l'impression qu'on devient des machines.
1) A force d'être entouré de technologie, on réagit comme cette dernière... sans cœur.
2) Les puissants de ce monde ont bien compris comment mieux contrôler la population : lui fournir la technologie source de "liberté" et lui déverser ses discours de propagande.
Rédigé par : Fanny | 07 juin 2016 à 05:02