Il ne conviendrait de connaîtrais les autres que la nuit, aux sorties d'un club de jazz ou d'un studio de radio. Lorsque la nuit appelle les confidences comme des lucioles sur autours d'une lanterne.
C'était toujours entre 4h et 5 h du matin vers la gare du nord, en bas de Montmartre assis sur le bord du trottoir. Je rentrais après l'émission, on se croisait et on attendait dans un bar le premier métro. Puis Gérard a finit par faire la technique de nombreuses Nuits Off avec moi, d'amis de la nuit, on a finit par devenir frères de musique pour les "sans sommeil" : je ne suis pas du tout d'accord avec le fait que ce vieil anar espagnol file à l'anglaise... Ma tristesse n'est qu'une dévastatrice solitude qui occupe désormais chacun de mes pas en sortant du studio. Je m'attends toujours à le croiser. Je me surprend encore à faire le détour pour aller sur le quai d'ou il prenait son train aux premières heures de l aube.
" ...Dans des clubs chics ou dans des squats, pour le festival de Massy, avec Ornette Coleman en version symphonique, au Palais des glaces pour un épique concert de l’Attica Blues Big Band d’Archie Shepp, dans les années 80 au Jazz Unité à La Défense ou encore au théâtre Dejazet, alors piloté par la Fédération anarchiste (FA). La FA, c’était une autre des casquettes de cette âme sensible : pendant plus de trente ans il aura animé une émission sur Radio libertaire, intitulée Jazz en liberté. Tout un programme ! Il pouvait y passer des coups de gueule, il y transmettait surtout ses coups de foudre. Peu de promo, beaucoup de désir. Parce que c’était ça, sa vie, la musique, en laquelle il croyait. Jusqu’au bout, malgré les tracas financiers (le goût du risque), les inimitiés (le risque du métier, bis) et les pépins de santé (le risque des vies consumées)..."
Jacques Denis (libé ce matin)
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