... " Sona Jobarteh, née en 1983 à Londre , est une compositrice, chanteuse et instrumentaliste d'origine gambienne. Elle est la première femme joueuse professionnelle de kora. "
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... " Sona Jobarteh, née en 1983 à Londre , est une compositrice, chanteuse et instrumentaliste d'origine gambienne. Elle est la première femme joueuse professionnelle de kora. "
Rédigé à 06:41 dans Musique | Lien permanent
à propos de Gerard fromanger
https://www.malaxi.net/passage/2008/04/lartiste-et-son-modèle-1974-.html
... L’œuvre d’art n’est pas un instrument de communication. L’œuvre d’art n’a rien à faire avec la communication. L’œuvre d’art ne contient strictement pas la moindre information. En revanche, il y a une affinité fondamentale entre l’œuvre d’art et l’acte de résistance. Alors là, oui. Elle a quelque chose à faire avec l’information et la communication, oui, à titre d’acte de résistance. Quel est ce rapport mystérieux entre une œuvre d’art et un acte de résistance, alors même que les hommes qui résistent n’ont ni le temps ni parfois la culture nécessaire pour avoir le moindre rapport avec l’art ? Je ne sais pas. Malraux développe un bon concept philosophique. Il dit une chose très simple sur l’art : « C’est la seule chose qui résiste à la mort. » (…) Oui, sans doute, il suffit de voir une statuette de trois mille ans avant notre ère pour trouver que la réponse de Malraux est une plutôt bonne réponse. Alors on pourrait dire, oui, l’art c’est ce qui résiste. Tout acte de résistance n’est pas une œuvre d’art, bien que, d’une certaine manière il le soit. Toute œuvre d’art n’est pas un acte de résistance et pourtant, d’une certaine manière, elle l’est… (…) L’acte de résistance, il me semble, a ces deux faces : seul il résiste à la mort, soit sous la forme d’une œuvre d’art, soit sous la forme d’une lutte des hommes.
Et quel rapport y a-t-il entre la lutte des hommes et l’œuvre d’art ?
Le rapport le plus étroit et pour moi le plus mystérieux. Exactement ce que Paul Klee voulait dire quand il disait : « Vous savez, le peuple manque. » (…) Il n’y a pas d’œuvre d’art qui ne fasse appel à un peuple qui n’existe pas encore.
Extrait de la conférence « Qu’est-ce que l’acte de création ? » donnée dans le cadre des Mardis de la fondation Femis, 17 mai 1987.
Gilles Deleuze
Rédigé à 12:39 dans Des silhouettes dans l'art | Lien permanent | Commentaires (0)
* Thème du mois proposé par Olivier Xoliv:
Parce que LES CHAUSSURES sont notre style, montrez moi/nous vos plus chics. Parce que s'il n'y en avaient qu'une ce serait cette paire... le plus simple VOUS LES PORTEZ, avec ou sans chaussettes, collants, poils, fermées ou nus pieds ... et d'en haut vous les prenez en photo ...
Durant mes études, ce qui nous définissait était notre bibliothèque, il suffisait de parcourir les rayonnages des ouvrages d’untel et de l’autre pour avoir une idée asses précise de ces opinions politiques où de ces penchants sexuels.
J’étais à l’époque totalement indigné par cette pratique, car j’entretenais une peur panique que l’on s’approche de mes bouquins… J’avais en effet dés mon plus jeune âge été curieux par exemple de la vie des antilopes, mais aussi des motivations du club des cinq bien plus que les obligatoires littératures d’extrême gauche de l’époque et j’avoue que ma bibliothèque m’avait apporté plaisir et étonnements à lire les poésies de Rudyard Kipling autant que Boris Vian, sur la vie et les les secrets des Gazlles Thomson. J’étais donc paniqué à l‘idée d’être affublé d’une étiquette qui finisse en « iste » ou pire être pris pour un chasseur de bovidé d’Afrique ! On en a pendu pour moins que ça !
Quelques années plus tard par chance, ce qui nous caractérisait était notre discothèque. Et voilà les amis qui à peine invités chez vous pour l’apéritif, se glissaient dans vos disques en guise de crudités. Le tout pour en tirer une sentence définitive ? Alors ? baba, rocker ou new wave…?
Cela fut horrible, car j’avoue que j’aimais autant les Te Deum de Gustave Malher que les Beach Boys, ma passion pour The Cure était à la hauteur de celle que je vouais à Marvin Gaye, bref la musique que j’écoutais ne me cartérisait surtout pas, au pire elle ne pouvait qu’être le reflet de ce que j‘avais traversé de modes et de tendances autant versatiles qu’opposées. Tous aussi passionnantes les unes que les autres… Crosby Still & Nash n’avaient rien à foutre au côté de ZZ Top ! Et pourtant quel enchaînement entre la Grange, le Marrakech Express, le Good Save The Queen des Sex Pistols et un américain à Paris de George Gershwin. J’étais un inclassable pour mes congénères de l‘époque. J’en perdis des copains… Le monde est ainsi, on rejette parfois ce qu’on ne comprend pas ; il fallut se couper les cheveux, raser une ridicule moustache à la Freddie Mercury, acheter une Coccinelle, tomber amoureux, revendre la Cocinelle et acheter une Golf. Travailler dans la pub, habiter Rive gauche, bref !
Je passe la période filmographie ou celle des séries télévisées qui à leurs tours remplirent la sempiternelle soirée du top ten introspectif. Walking dead ou Game of thrones ?
Aujourd'hui donc ce qui nous definirait serait donc nos chaussures ? J’ai porté des pataugeasses du vieux campeur en randonnées, des tiags en lézards achetées à Cheyenne et des chaussures en toiles de Louisiane… J’ai vécu en savates deux doigts à la Réunion. J’ai retiré mes chaussures dans des aéroports et marchandé des babouches dans des médinas d’Afrique du nord, des bottes fourrées en Norvège… J’avoue, j’ai des mocassins Prada et des souliers de « la halle aux chaussures » mais rien encore une fois ne me qualifie. Rien ne guide mes pas, j’ai fini par vivre pieds nus la plupart du temps… Sans m’en rendre compte. En rentrant à la maison, en allant chez des amis, Il m’arrive de retirer mes godasses au restaurant, comme je l’aurai fait en Inde ou en Indonésie, mais désormais personne n’ose l’interdire ou faire des remarques à "l’original" que je suis : bénéfice de l’âge mûr !
Depuis toujours, nous cherchons en vain à savoir ce qui nous fait, ce que nous sommes, nous n’en savons rien. Nous subissons des influences, des courants, qui comme la brise nous portent vers un autre nous même dont nous écrivons chaque jour la légende.
C’est cette histoire-là qu’il convient de raconter, car pour chacun de nous elle est différente. Et si, par hasard, quelques affinités nous rapprochent, ce ne sont soyons en certaines et certains, que des liens ténus, infimes et fugaces. Pas des moules dans lesquels nous fondre. C’est ce qui nous différencie, nous relit et nous unis, nous rend humains, tout cela nous aide à avancer et nous sentir plus humbles…
Le 15 de chaque mois à midi heure de Paris les blogueurs de "la photo du mois" publient tous une photo sur le même thème.
Lavandine, Laurent Nicolas, Blogoth67, Akaieric, Gine, USofParis, Danièle.B, magda627, La Tribu de Chacha, Betty, Gilsoub, El Padawan, Lilousoleil, Nicky, Tambour Major, Marie-Paule, Marlabis, Xoliv', Renepaulhenry, Amartia, Christophe, Josette, Sous mon arbre, Chris M, Pink Turtle, J'habite à Waterford, Frédéric, Pilisi, Escribouillages, Philisine Cave, Julia, Jakline.
Pour bien conclure l’affaire en musique, il conviendrait bien sûr d’écouter "Les souliers de Félix Lecrec"
Rédigé à 12:00 dans Musique, photo du mois | Lien permanent | Commentaires (5)
Ici il sera question d'un sujet qui sera évoqué demain pour la photo du mois.
Une courte nouvelle extraite d'Opus* et déjà publiée ici il me semble en son temps.
https://www.malaxi.net/files/elles-laurent-nicolas.mp3
Nous avons marché, elles et moi dans le quartier de mon enfance. C’est un endroit que j’évitais d’ordinaire tant il évoquait des souvenirs douloureux. Mais il faudrait bien se résoudre à oublier pas à pas les messages laissés sur le sol.
Longtemps ici les rails de l’ancien tramway faisaient des pièges dans les pavés devant
l’ancienne brasserie Dupont. On les avait finalement retirés tant bien mal. La cabane du fleuriste plantée à la libération était immuable.
Il me semblait que d’un moment à l’autre j’allais croiser une silhouette familière. Quelqu’un, encore une fois, me tendrait la main, me demanderait des nouvelles de ma grand mère Marguerite.
Elle ressemblait disait-on à cette actrice dont j’ai oublié le nom et dont elle fut la couturière chez Patou. Etait-ce Michele Morgan ? Je savais en m’infiltrant sur ces traces que d’un instant à l’autre, à
l’angle de la rue Poncelet, un type viendrait vers moi pour me demander si je savais où il pourrait trouver mon grand-père. Je fus pris d’une terreur à l’idée de devoir m’enfuir, ou pire mentir sur ce qu’étaient devenus tous ces gens qui ont aujourd’hui disparu. Effacés comme des ombres glissant dans la nuit au détour d’une porte-cochère.
Elles, elles se moquaient bien de mes états âmes tardifs. Elles étaient trempées par la brune d’automne et aspiraient à ce que nous trouvions vite un taxi pour fuir cette zone dangereuse pour la mémoire. Je revins sur mes pas, vers la place des Ternes. Je craignais à tout moment qu’un vilain bougre en délicatesse avec ma famille ne souhaite tout à coup régler quelques dettes d’honneur. Mon grand-père n’avait pas été le héros de la libération qu’il voulait bien faire croire et avait laissé quelques ardoises salées dans le milieu. Par malchance le temps n’efface pas tout. Je les regardais en marchant, elles étaient belles et rassurantes. Sans doute un peu ostensibles. Elles m’entrainaient rue Daru, au coin du square du Roule. C’est là que tout s’était passé. Elles s’en souvenaient. Elles seules en avaient été témoins. Ainsi donc c’est là qu’elles me guidaient ? Une plaque discrète rappelle seulement la mort d’un homme exécuté par la Gestapo française de la rue Lauriston. Elles se souviennent de tout. Jusqu’au bruit des balles cette nuit-là.
Je suis en nage, je tremble, elles me font mal. Mais quelle idée ai-je eu de mettre les chaussures de ville en cuir noir et blanc de mon grand-père. Il me les a légués comme seul héritage et bien que j’ai la même pointure que lui, elles ne m’emmènent à chaque fois qu’en deschemins tourmentés et douloureux.
Nouvelle extraite de l'ouvrage Opus
Laurent Nicolas 2019 - editions lilo
Rédigé à 10:52 dans Lire, Podcast | Lien permanent | Commentaires (1)