Georges Braque Le duo, 1937 Huile sur toile
Les artistes sont-ils les intercesseurs entre le monde des choses et le nôtre ?
Voilà la question que pose l’histoirienne de l’art, Laurence Bertrand Dorléac*. On se souvient qu’elle fut Avec Jacqueline Munck commissaire d’exposition au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, en 2012 de L’art en guerre, France 1938-1947, déja l’auteure s’interessait aux artistes condamnés à s’adapter aux nouvelles réalités des années noires.
Aujourd hui, une fois encore comme au 20ème siècle, après la drôle de guerre et la défaite de la France, avec l’Occupation nazie et l’instauration du régime de Vichy, jusque dans les nombreux camps d’internement et les prisons en France, on crée encore : des œuvres de survie traduisent l’énergie désespérée d’artistes qui adaptent leur processus de création et leurs matériaux dans chaque période de l'histoire humaine. La question de notre contemporain ou l’art et la culture sont essentiels à notre survie est à la hauteur de nos épreuves. Question en situation d’urgence qui redonne à l’artiste la place qu’il occupe en tant que témoin.
C'est donc comme passeur entre les objets et nous, entre les faits et la civilisation que nous attendons de l'acte créatif et artistique.
«Les choses n’ont-elles pas autant de pouvoir sur nous que nous en avons sur elles», s’interroge Laurence Bertrand Dorléac, à l’occasion de la publication de son dernier livre, Pour en finir avec la nature morte. Or dans ce livre sur les choses, c’est bien de l’homme qu’il s’agit, de sa relation au réel et de l’asservissement qu’il fit de la nature ; de l’artiste, de sa création dans une époque désespérée. ..
Digression :
Je ne sais pas si celà vous est déja arrivé mais j'avoue, souvent dans certains écrits j'ai donné la paroles aux choses ou aux animaux, mais ce n'est pas mon esprit fantasque qui triomphait, il s'agissait seulement de tendre l'oreille... Et recueillir les confidences et les états d'âme des objets inanimés. .. Et lorsque je me cogne un orteil au pied d'un table je lui accorde toujours le bénéfice du doute ... Et vous ?
A propos de l'expo l'art en guerre
http://acide.over-blog.com/article-l-art-en-guerre-france-1938-1947-de-picasso-a-dubuffet-musee-d-art-moderne-paris-111292520.html
A propos du livre : Pour en finir avec la nature morte
https://www.letemps.ch/culture/laurence-bertrand-dorleac-artistes-intercesseurs-entre-monde-choses
Note sur la note Mai 2021
* Laurence Bertrand Dorléac
Depuis la rédaction de cette note l’historienne de l’art, est devenue la nouvelle présidente de la Fondation nationale des sciences politiques, ( ex science Po). L'école à faire des gens de pouvoir. A ce jour ce genre de ménagerie pour élites à fait long feu, emportées par une vague de scandales. Il est évident que la chronique rédigée antérieurement à la nomination reste axée sur les propos ce cette auteure en tant qu'historienne et ses interrogations.