Un ami de Don Carver lui avait prêté sa maison à la lisière de la forêt non loin de la frontière avec le Saskatchewan. Un de ses endroits qui donnent envie de se lever tôt pour faire de longues promenades jusqu’au lac avec la chienne. S’il n’y avait eu ce damné hiver qui pointait son nez et envoyait de vilaines morsures, tout aurait été parfait. Il coupait du bois, nourrissait la cheminée qui occupait tout le salon et profitait de la journée dans ce havre de silence.
Parfois de terribles bourrasques chargées d’un méchant vent de neige traversaient la cîme des arbres, semblant déterminées à éviter la maison qui restait protégée comme un refuge apaisant.
La route fût coupée plusieurs jours et il soigna donc son âme blessée sereinement. Car s’il ne pouvait plus s’en aller, à contrario, persone ne pourrait approcher. Il se sentait comme un animal traqué qui se cacherait là pour reprendre son souffle. Profitant de chaque instant comme si une autre vie restait possible.
Il y eut des cavaliers qui passèrent sur le chemin qui mène au lac. Mais ce n’était par chance que des promeneurs, puis le pick-up d’un voisin qu’il avait déjà remarqué et lui fit un signe de la main. Le type revenait de la chasse en passant par là. Il déposa même un jour, un beau quartier de gibier sans trop de bavardage. Le genre de gars discret et un peu timide. La chienne l’adorait, sans doute à cause de son odeur de tueur, elle qui, d’habitude ne faisait qu’aboyer autour des visiteurs, était tout en joie dès que la silhouette du voisin se profilat en bas de l’escalier du cellier.
Il y avait 3 beaux fusils accrochés à l’arrière de la cabine de la camionnette et elle adora sauter dans le tonneau pour aller les renifler en remuant la queue. Une mémoire de chasseuse sans doute… Un vrai rendez-vous d’assassins.
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