Les 4 dictateurs (Museo Reina SofÃa, Madrid)
Silhouettes narratives
L’artiste Eduardo Arroyo porte un regard politique sur l'Espagne avec son style écorché il y figure surtout un réel troublant sur l'exil.
Eduardo Arroyo, né le 26 février 1937 à Madrid et mort le 14 octobre 2018.
Arroyo avait fui l’Espagne franquiste en 1957 et s’était fait connaître lors de la troisième Biennale de Paris de 1963, en exposant un polyptique très politique, les Quatre Dictateurs, où figuraient, aux côtés de Mussolini, Hitler, Salazar et le général Franco.
Il rencontre Monory l’année suivante lors de l’exposition Mythologies quotidiennes, organisée au musée d’art moderne de la Ville de Paris. La seconde moitié du XXeme siècle en peinture est marquée l’opposition à l’abstraction et par un retour à une cruelle réalité… Dés les années 60 la figuration narrative s'oppose au pop art américain. C’en est fini de illusions de l’art moderne et des élans visionnaires et spirituels de l’esthétique. Place à une forme de désillusion qui se traduit par un style figuratif dont les sources sont des images du quotidien (cinéma, bande dessinée, publicité) des thèmes d’œuvres rattachés le plus souvent aux scènes de la vie de tous les jours…
« La peinture est en quelque sorte littéraire ; et c’est dans ce sens que je travaille sur des thèmes. Il y a un début, une fin, des personnages, et l’ambiguïté propre aux romans. C’est donc un récit, comme si j’avais écrit une quinzaine de romans… », explique Eduardo Arroyo. En 1977, rentré au pays, il dépeint son désarroi et ses difficultés à reconnaître sa terre natale, notamment dans la série «Reflexiones sobre el exilait»*
*sources
https://www.madridmadrid.club/post/2017/02/06/arroyo-les-tyrans
https://www.liberation.fr/arts/2018/10/15/mort-d-eduardo-arroyo-peintre-autodidacte-et-engage_1685499/