J’ai assisté avec une sorte de jubilation digne d’un passionné de science-fiction à la fulgurance de la numérisation de notre société. Voir les gens vissés sur les écrans de salles d’attentes en arrêts de bus jusqu’aux tables de restaurant est un ravissement. Le tricordeur de Star Treck est enfin des nôtres : objet de nos mythologies quotidiennes dont nul ne pourrait se passer. Voilà notre compagnon portable, gavé d’IA avec qui tenir une conversation et rédiger un Goncourt. Les grandes lignes ; le pitch : un homme convaincu qu’il a eu une vie ordinaire dicte sa biographie pour laisser une trace numérique. Tout cela est bien sûr quelque peu dans l’urgence, car le service de retraite l’informe que ses droits étant épuisés, sa fin de vie assistée est programmée pour mardi.