Le thermomètre est tombé d'un coup.
Le regard d’une fille dans le vent froid de l’hiver. Puis les premières neiges, les traces des sabots de chevaux dans la boue et les pattes de la chienne sur le parquet…
Un vent mauvais souffle sur les mémoires. Il y a toujours une autre chanson à écrire. Dit-elle. Et elle remet ses affaires dans le coffre de sa voiture le jour ou il fait le plus froid. Les bourrasques collent au pare-brise et les heures sonnent comme une chanson de country music : J’aurais voulu être ton âme sœur, ton ami, ton amant et maintenant je regarde ta voiture s’éloigner dans la neige.
Je ne sais même plus quel est mon pays. Il est temps pour moi aussi de faire mes bagages et trouver un endroit où fuir. Je dois plier les affaires et replier mon désarois. La chienne est heureuse de voir le sac de voyage ouvert. Les émotions sont comme les flocons, elle fondent avant de tomber à terre. Nous allons allumer du feu pour la nuit et j'espère trouver une route praticable dés L'aube. Ce soir ces vieilles carnes de juments dormiront avec nous dans la maison, car la nuit promet d’être plus froide que jamais. Tout cela n’est pas un vieux rock’n’roll qui craque sur un vinyle : c’est juste notre misérable vie.
Et ce voyage inutile pour retrouver un amour perdu va sans doute être le début d’une étrange histoire qu’il me faudrait compter.
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