Find what you love and let it kill you.
fais ce que tu aime et laisse le te tuer.
Je viens de terminer Bukowski de liqueur et d’encre le bd docu (pour Bukowski c’est un pléonasme) de Olivier Petit. Livre sulfureux comme l’auteur dont il est question, l’ouvrage manque de distance, mais l’écrivain reste irremplaçable. Inutile aussi, le préambule sur le fait que notre époque ne veut plus fréquenter des artistes qui ont fait leur succès sur le fait d’être infréquentable...
J'ai découvert "les contes de la folie ordinaire" lorsque j’étais ado : lire un type qui te disait « toi si tu es laid, tu ne connais pas ta chance, au moins si on t’aime c’est pour une autre raison » te prépare à une vie de lucidité et de chagrins d'amour. Son personnage : Hank, était scandaleux, le lire était interdit, il le sera bientôt de nouveau ! Jubilatoire et provocateur aussi.
Après "Womens" et la fin du rêve américain dans les films de Barbet Schroeder (Barfly) j'ai souvent à mon tour, allant au café du centre de ma banlieue, pour y acheter un paquet de clopes et voyant ces types gratter leur fortune imaginaire de la loterie nationale, eu le sentiment que finalement Buckovki avait raison : Ce terrible pressentiment que nos vies sont d’une stupidité insolente… Hank/Buckowski disait : "comment diable un homme peut-il se réjouir d'être réveillé à 6h30 du matin par une alarme, bondir hors de son lit, avaler sans plaisir une tartine, chier, pisser, se brosser les dents et les cheveux, se débattre dans le trafic pour trouver une place, où essentiellement il produit du fric pour quelqu'un d'autre, qui en plus lui demande d'être reconnaissant pour cette opportunité ? "
Ecrivain maudit et clochard céleste ? Il fallait juste le comprendre, en fin de compte : Bukowski pensait que le monde n’est pas seulement peuplé de vieux dégueulasses, c’est le monde qui l’est.
À propos de la BD, une ou deux belles pages, mais ce fut difficile de retrouver la place de l’humour et la provocation qui fait l’œuvre de cet auteur hors norme qui restera le dernier héros de la littérature réaliste Américaine.
Quel dommage l'apriori de l'équipe graphique italienne d'encrer la vie de ce poète de couleurs de fond de cave. Il méritait un peu plus de folie ordinaire aussi...
Pourtant la petite maison d'édition réussit son parcourt plein de passion pour la littérature et mérite le détour ! La BD a besoin de projets !
*fais ce que tu aime et laisse le te tuer.
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Photo d'illustration : https://culturesco.com/index.php/2020/03/08/charles-bukowski-poete-et-ecrivain-des-marginaux-contes-de-la-folie-ordinaire-citation/?fbclid=IwAR1x1OnUat_Eoh6KkDu5cK2jbRXS3LxCE9TU4OsOrFt_W-3mV21QSFxcSlY