Le narrateur était arrivé tôt, Les mots semblaient prêts, il les repassaient dans sa tête, comme s’il avait préparé ses phrases depuis toujours. Il faudrait s'expliquer. Un tremblement léger des doigts, une crampe de sa jambe blessée.
Les chevaux étaient nerveux à cause de l'orage qui approchait et du bruit du vent sur la clôture de l'enclos. C'était un de ces moments qui précède les grandes décisions. N'avait-il pas fait tout ce chemin pour livrer ses quelques phrases.
Mais finalement, plus rien ne l'empêchait de rester silencieux. L’orage déverserait sa colère chaude et il s'éloignerait. Il reprendrait la route vers la frontière de l'Alberta et on entendrait plus jamais parler de lui.
Le Viel homme était sur le perron et ne semblait pas l'avoir remarqué. Il était encore temps de rebrousser chemin.
Les mots semblaient prêts, il les repassaient dans sa tête, à quoi pouvait bien servir d'être détenteur d'un secret de famille se ce n'est pour le révéler ?
Un appaloosa s'approcha au galop du bord de la barrière, non pour l'effrayer mais comme pour attirer son attention. Il hésitait, lui aussi.
- Vous avez besoin d'aide pour rentrer vos bêtes ? cria-t-il de loin au viel homme.
- C'est pas de refus, l'orage approche.
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