Rédigé à 18:07 dans Actualité, Des silhouettes dans l'art , Gastronomie, Jeux, Journal, Journal en Alberta, le voleur de silhouette, Lire, Musique, Paris, Philosophie, photo du mois, Podcast, s'exposer, Traces, voyage à table | Lien permanent | Commentaires (0)
Visiblement d’après les études : le Qi ne recule pas, les tests effectués dans le monde montrent une stabilité des résultats. Contrairement aux idées reçues, les effets conjugués des écrans TV et ordinateurs, ainsi que les réseaux sociaux ne nous rendraient pas plus cons qu’il y a 50 ans ? Les cerveaux ne rétrécissent donc pas, sans doute est-ce l’usage que nous en faisons qui pose question ?
Des études scientifiques *confirme que l’utilisation de son cerveau à des fins de réfléchir semble conforme à la normale. Jacques Sternberg disait : “Peut-être qu’un jour, on découvrira que la bêtise n’est rien d’autre qu’un virus. ”
Donc, à en croire les chercheurs, le QI ne fait aucune ségrégation et ne porte aucun atavisme de la bêtise, il ne dispense pas de rendre chacun de nous tour à tour : intolérants, censeurs, irascibles, susceptible et atrabilaire suivant que les opinions des autres diffèrent avec les nôtres. Ce serait notre incapacité à voir le monde hors du prisme égocentrique qui en serait la cause. finalement la maxime de Schopenhauer** semble bien plus efficace qu’un test de QI : Ni haïr ni aimer fait la première moitié de toute intelligence du monde ; ne rien dire et ne rien croire la deuxième.
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Arthur Schopenhauer est né le 22 février 1788 à Danzig (alors en Prusse ; aujourd’hui Gdańsk, en Pologne). Il est le philosophe du pessimisme avec : Le monde comme volonté et comme représentation (Die Welt als Wille und Vorstellung) Il y fait (paraphrasant Platon) le constat du caractère tragique de l’existence humaine. « La vie oscille, comme un pendule de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui », écrit-il.`L’illusion du libre arbitre, chez Schopenhauer, est d’une criante actualité : elle nous rendrait égocentriques. Nous lisons le monde non plus comme un élément global fait de changements perpétuels, mais en pensant que tout tourne autour de nous, de nos désirs, de nos besoins. Cette focalisation sur soi-même engendre souvent de la souffrance, de l’insatisfaction ou une quête de quelque chose de plus… qui n’existe sans doute pas… Et nous rendrait con ?!
Selon le philosophe nous nous retrouvons alors prisonnier de nos propres désirs. Il nous propose en réponse sa définition d’une intelligence : lorsque l’on se tourne vers les autres, que l’on ressent de l’empathie et en agissant pour soulager leur souffrance, on se libère un peu de notre propre égocentrisme.
* Inserm
https://presse.inserm.fr/canal-detox/le-qi-une-mesure-fiable-de-lintelligence-vraiment/
lire aussi article nouvel obs sur le même sujet
*https://www.nouvelobs.com/idees/20240328.OBS86361/non-le-qi-moyen-ne-recule-pas.html
Rédigé à 15:03 dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0)
J’aurai donc passé le plus clair de mon temps à vivre des vies de voyageur, d’écrivain et de plasticien, annimateur de radio la nuit, employé de bureau le jour…
Dans une conférence donnée à Madrid le 6 mai 1916, Bergson* aborde un thème qui me trouble : “Notre personnalité, […] c’est une continuité de mouvement, une continuité de changement”, observe-t-il. Des cassures qui mènent à ce qu’on a longtemps appelé des dédoublements de personnalité. Que se produit-il alors ?
Combiens de femmes et d'hommes mènent, sur trois ou quatre plans différents, plusieurs vies qu'ils souhaitent distinctes et parviennent quelquefois à maintenir telles ? Etaient-ils l'un pour l'autre deux étrangers, Pascal mathématicien et Pascal chrétien ? Ne croisaient-ils jamais leurs chemins? Fernando Péssoa, théoricien de la littérature engagée dans une époque troublée par la guerre et les dictatures ne devient il pas Bernardo Soares ? Et Soixante-douze hétéronymes plus tard il nous aide à comprendre Bergson lorsqu’il parle d’une continuité de changement…
Comment, après une telle déclaration, continuer à penser qu'il n'y a pas un lien, qu'il n'existe aucune unité entre l'historien Marc Bloch et le résistant Narbonne ? Un philosophe, un historien, un résistant exécuté par les facistes ? Le temps nous ratrappe : Marc Bloch comme Bergson nous engagent à accepter que c’est notre présent qui nous aide à entrevoir le passé…
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Henri Bergson, né à paris le 18 octobre 1859, penseur de la vie et de la création, sa philosophie exprime les temps incertains que nous vivons, les désirs de changements qui nous habitent. Pour Berson le temps est ce qui dure et non ce qui sépare les états successifs, il compare les temps qui relie les choses entre elles à une mélodie que compose un musicien en articulant les notes entre elles.
De la même manière, il analyse nos actions losqu’elles cessent de devenir spontanée : les éléments s’accumulent pour former le choix, et donc notre temps à venir. D’une criante actualité Berson pose l’idée d’une conscience qui émanent de notre personnalité entière, qui peut être changeante et qui constitue notre liberté et le futur.
Sur le lême sujet : lire / écouter/ pod cast : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/3-minutes-de-philosophie-pour-redevenir-humain/marc-bloch-sans-se-pencher-sur-le-present-il-est-impossible-de-comprendre-le-passe-5630201
illustration : recherche personnelle acrylique sur toile
Rédigé à 00:44 dans Journal, Philosophie | Lien permanent
Le ciel est tombé sur la tête !
L’été est marqué par les événements météorologiques extrêmes qui se sont multipliés (inondations, goutte froide*, canicules et megafeux). Nous scrutons le ciel avec inquiétude.
Nous n’opposons donc plus fatalisme et déterminisme quand la météo joue au chat et à la souris avec le réchauffement climatique. Il convient de regarder la catastrophe annoncée sans céder à la panique.
Bien que cela ne soit pas évident à glisser dans la conversation, je propose donc de mettre une pincée de Stoïcisme dans son cocktail à l’heure de l’apéro ** , ou de ne rien dire du tout, s’allongeant dans l’herbe, à deux de préférence, regardant le ciel en se faisant des bisous : c’est aussi très efficace.
* météo France parle d'anomalie banale (cherchez la logique scientifique dans la formulation ! )
https://www.bfmtv.com/meteo/goutte-froide-sur-l-hexagone-meteo-france-pointe-une-anomalie-banale_AD-202108060316.html
La planète est entrée dans l'ere des magafeux.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/20/la-planete-est-entree-dans-l-ere-des-megafeux_6091864_3244.html
** Épictète, souligne que le stoïcisme est « la vertu suffisante pour le bonheur » et il pense qu’un sage devrait être émotionnellement résistant au malheur.
Le 15 de chaque mois à midi heure de Paris les blogueurs de "la photo du mois" publient tous une photo sur le même thème.
Akaieric, Amartia, Betty, Blogoth67, Christophe, Danièle.B, El Padawan, Escribouillages, Eurydice, Frédéric, Gilsoub, Gine, J'habite à Waterford, Jakline, Josette, Julia, La Tribu de Chacha, Lau* des montagnes, Laurent Nicolas, Lavandine, Le souffleur de mots, Lilousoleil, magda627, Philisine Cave, Pilisi, Renepaulhenry, Sous mon arbre, Xoliv'.
Pour ceux qui veulent en voir plus voilà une petite vidéo :
Download 0774.m4v (18324.6K)
Rédigé à 12:00 dans Philosophie, photo du mois | Lien permanent | Commentaires (5)
La muse des clochards célestes.
Il existe un concept philosophique qui exprime une « faiblesse de la volonté », C'est le carburant le plus représenté dans la littérature de la Beat génération et thème récurant de la culture rock. Compagne de certains auteurs, elle fut aussi l’instigatrice de nombreux personnages de romans célèbres pour cause de drogue, d’alcool ou de désespoir : "L’acrasie – cette faiblesse de caractère qui vous pousse à agir contre votre intérêt. Si le grec n’est pas votre truc, appelons ça Idiot Wind, le vent idiot, comme Bob Dylan […]. Pendant plus de dix ans son souffle a déchiqueté ma vie", résume Peter Kaldheim au début de ses Mémoires.
Selon certains philosophes (par exemple, Spinoza), si nos actes suivent spontanément "ce que nous avons jugé bon de faire" alors la volonté, comprise comme faculté distincte de la raison, n'a pas lieu d'exister. C’est ici que surgit le paradoxe de l'acrasie et sous son emprise son adepte devient un pilier de comptoir, irascible, pathétique, il nourrit sa vie durant, jusqu’à plus soif, une intarissable révolte adolescente. Il y a des Hommes et la légende noire et il y a aussi des œuvres, exigeantes et d’une sombre beauté. L’acrasie semble parfois être la terrible compagne instigatrice de création géniale… Et si on voulait, par exemple faire la bibliothèque idéale de L’acrasie, elle s’insinue dans les personnages d’Ernest Hemingway, Malcolm Lowry, Knut Hamsun et Saul Bellow, sous la plume de Kerouac (Sur la route), George Orwell (dans la dèche à Paris et à Londres), Fred Exley (Le Dernier Stade de la soif) ou Ken Kesey (Vol au-dessus d’un nid de coucou) entre autres. La vie de Ludwig Hohl * en est l'illustration parfaite.
Porte-parole éclairé de l’acrasie, Charles Bukowski disait
«L’alcool m’a mis dans des situations que je n’aurais jamais connues sans lui: des lits, des prisons, des bagarres et des longues nuits insensées. Durant toutes mes années de clochard et de banal ouvrier, l’alcool a été la seule chose me permettant de me sentir mieux. Ça m’a sorti du piège rance et boueux. Les Grecs n’appelaient pas le vin «le sang des dieux» pour rien.»
Ce concept qui opposa Socrate et Aristote, bien que fascinant en littérature, n’est pas, que le vent mauvais des poètes et guide encore aujourd’hui bien des déraisons terribles. L’acrasie s’empare du jugement du fou et du fanatique et conduit hélas parfois aussi aux pires extrémités.
« Mais je ne veux pas fréquenter des fous, » fit observer Alice.
- Vous ne pouvez pas vous en défendre, tout le monde est fou ici. Je suis fou, vous êtes folle.
- Comment savez-vous que je suis folle ? dit Alice.
- Vous devez l’être, dit le Chat, « sans cela, vous ne seriez pas venue ici. » **
* à lire :
Ludwig Hohl est un écrivain suisse alémanique rare nimbé d’une aura de légende qui a voué son existence à la littérature, laisse une bibliographie assez maigre, avec deux pics: Ascension, un bref roman écrit et réécrit pendant une quarantaine d’années avant sa parution, en 1975, et Notes ou De la réconciliation non-prématurée, un gros livre inclassable tenant du journal, de la philosophie et de la poésie. (source : Le temps)
** Lewis Carol
Cet extrait d'Alice m'incite à recommander également La Nuit du Jabberwock de Frederick Brown, lisez le : vous comprendrez pourquoi !
illustration : Acrylique sur toile 80X80 - 2013 Laurent Nicolas - atelier moreau
Rédigé à 08:48 dans Lire, Philosophie | Lien permanent